Saturday, October 22, 2016

Ciel gris

Ciel gris, mère malade à l'hôpital depuis une quinzaine, je suis emprisonnée ici, dans cette salle partagée avec une autre malade. Je ne peux pas, je ne veux pas quitter ma mère alité.
La vie a décidé de prendre cette route, je n'ai aucun contrôle sur la situation. Je dois rester ici à Bombay, jusqu'à ce que ma mère aille mieux. Je ne peux plus travailler, je ne peux pas donner des cours de français, je m'ennuie de regarder la télé, de lire, de faire les mêmes choses, d'écouter ma mère se plaindre toute la journée de ses douleurs, de ne pas pouvoir sortir, de ne pas pouvoir me promener et de mille autres choses...
C'est le huis clos, c'est la condition humaine. Je dois accepter cette condition, de chercher à être heureux autant que possible, de ne jamais rouspéter tout le temps, d'être reconnaissante de toutes les choses qui marchent dans la vie. Plus facile à dire, que de subir. Comme le Gita nous conseille, tout cela va changer, cela va passer aussi, tout change, j'attends le changement. C'est comme un tunnel gris, Gris pas Noir, j'attends la lumière, j'attends le changement du temps...

Enfin, la mère commence à aller mieux après encore une intervention chirurgicale. Comme Montaigne a écrit de ces exploits corporels, on essaie de cacher ces histoires de merde, ces activités quotidiennes, qu'on accomplit sans réfléchir. Avec l'âge, ce sont les activités les plus difficiles de la vie, elle doit souffrir pour ces choses dites banales, indisables. Les muscles affaiblis, les os dégénérants en poudre déjà, mais la vie continue, on doit vivre, on n'a pas de choix, ni pour naître, ni pour mourir. L'euthanasie commence à être accepté en très peu de pays - en Suisse, en Suède et ...? J'ai lu que les centenaires deviennent de plus en plus nombreux au Japon, la force ouvrière est en peine. Nous avons allongé la vie, sans vraiment parfaire sa qualité. Pour cela on a besoin de "amruth", l'élixir des Dieux. Pour le moment, c'est l'amour des proches qui aide.

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